La réalité de la pollution
Bali, et c’est bien le sujet de notre premier reportage, croule sous les déchets plastiques. Un manque flagrant de moyen de collecte et d'orientations gouvernementales, une méconnaissance des enjeux et parfois un manque de considération, font que les déchets plastiques sont omniprésents. On en vient même à malheureusement ''s’habituer'' à voir cette pollution en bord de route, dans les rivières et sur les plages. Et je crois sincèrement que ce phénomène est pesant, en tout cas il a été démoralisant pour nous de voir la pollution partout, et surtout dans l’eau, flottant en surface et accroché aux récifs déjà fragilisés... retirer une couche de bébé sur un corail est moralement prenant je vous avouerais.
Les balinais sont de très belles personnes et pour avoir discuté avec certains d’entre eux, ils sont bien conscients de la problématique de cette pollution mais se sentent complètement désarmés et non soutenus par leur gouvernement. Leur priorité est de travailler, s’occuper de leur famille et du temple où s’officialise de nombreuses cérémonies au cours de l’année. Les priorités et différences culturelles se font alors sentir.
La différence de culture
Lorsqu’on vient dans un pays étranger, on vient aussi dans une nouvelle culture, et les perceptions de cette dernière envers la Nature et le cycle de la vie peuvent être très différentes. Ici nous avons compris qu'il y a cette croyance que tout ce qui est produit revient à la Terre. Cette croyance est toute à fait plausible pour les emballages auparavant faits en végétaux tels que des feuilles de bananier...mais l'explosion du plastique pour emballer à tout va ne permet pas de garder les vieux réflexes de jeter à terre, faut-il encore le comprendre, car même si on le voit, il y a un manquement quelque part.
Nous avons pu également comprendre que l’investissement au jour présent pour le futur n’est pas dans la perception des tous balinais vivant à Amed. Dans ce village situé entre le Mont Agung, volcan toujours actif et l’Océan, les locaux vivent un peu comme en ‘‘surcie’', prêts à partir à la prochaine éruption. Difficile alors de penser à investir dans un avenir certain.
Face à la volonté de s’impliquer
Lorsqu’on arrive avec cette volonté de protéger l’Océan, on se sent d’abord désarmé, puis on rencontre petit à petit des individus qui ont cette profonde volonté d’aider les communautés devant ce fléau plastifié. Mais qui sommes-nous pour venir dire au peuple balinais ce qu’ils ont à faire? Nous, occidentaux qui ont, il y a seulement une trentaine d’années, déchargé nos déchets dans la Nature et qui n’avons pas totalement répondu à cette problématique de gestion des déchets. Est-ce par notre regards neuf sur les richesses naturelles de ces îles que nous voulons contribuer à les préserver.
On a pu entendre que de nombreux porteurs de projets viennent, pensant bien faire et laissant le peuple balinais dépourvu de soutien et suivi pour la suite des actions. D’autres restent sur place et s’épuisent à vouloir faire comprendre l’importance de retirer les déchets de la Nature, des rivières et des mers, ou encore l’importance de prendre soin des récifs coralliens. D’autres encore verront toute cette énergie investie dan la construction d'un projet au service de la communauté, anéantie .. Mais il existe aussi des réussites, et cela passe bien souvent par le soutien de quelques individus locaux qui souhaitent faire une différence !
On peut ressentir une résistance des locaux à s’ouvrir à de nouveaux projets et cela peut être compréhensible lorsqu’on voit aussi de nombreux établissements ouverts par des étrangers venant exploiter leurs ressources sans parfois tant s’impliquer dans la communauté...
Une reprise de leur pouvoir d'agir
Certains locaux sortent du lot, parfois encouragés et formés par des occidentaux, leur ouverture d’esprit en font les vrais ‘‘ moteurs’’ pour l’acceptation et la mise en place d’actions par et pour leur communauté.
Nous en avons rencontrés Eka que nous vous présentons ici.